Une invitée de marque pour les mineurs étrangers non accompagnés
- Publié le 29-09-2019 à 13h49
L’épouse du Premier ministre japonais a visité vendredi l’ASBL Mentor Escale, qui aide ces jeunes immigrés. "Le prochain, ce sera Donald Trump, mais cette fois-ci on refusera", ironise François Casier juste après la venue d’Akie Abe au sein de son ASBL Mentor Escale. Alors que le Premier ministre japonais Shinzo Abe était à Bruxelles ce vendredi pour rencontrer le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, son épouse se trouvait, elle aussi, dans la capitale belge.
Mme Abe s’est donc rendue dans les locaux de Mentor Escale, une ASBL qui s’occupe des mineurs étrangers non accompagnés (Mena), afin de rencontrer ces jeunes immigrés. Une invitée "surprise" pour François Casier, le président et fondateur de l’ASBL.
Discussion secrète
"Nous avons été contactés par l’ambassade du Japon pour cette rencontre, mais on ne nous en a pas expliqué les raisons", explique M. Casier qui a tout de même sa petite idée. "Le Japon est un pays qui connaît un déclin démographique important. L’immigration peut être une réponse à cette baisse de population. Je pense que l’intérêt du Japon est de voir comment nous aidons des jeunes étrangers à s’intégrer dans notre société."
Il est 11 h 30, rue Souveraine, lorsque commence le défilé des voitures noires. La délégation japonaise est déjà présente, alors les jeunes de l’ASBL attendent sagement Mme Abe autour d’une table. À son arrivée, nous sommes priés de quitter les lieux. L’entrevue qui durera moins d’une heure restera donc confidentielle.
Barry Oumar, un ancien Mena, a assisté à la discussion. Il nous raconte. "Ça n’a pas duré longtemps, mais c’était un honneur de rencontrer une telle personnalité. Nous avons surtout parlé de nos parcours à notre arrivée en Belgique. Cela m’a permis d’apprendre beaucoup sur la vie de nos actuels Mena."
Une opportunité pour les Mena
Si la visite de Mme Abe était un petit évènement, l’équipe de Mentor Escale n’oublie pas sa mission première : encadrer ses jeunes pour qu’ils deviennent autonomes.
Aliou Baldé est l’un d’eux. Il a 17 ans. Il a rejoint l’ASBL le mois dernier. Pour ce Guinéen, l’intégration des Mena se fait principalement grâce à l’environnement social. "Je suis arrivé en Belgique il y a 2 ans. Je ne parlais ni le français, ni le néerlandais. Aujourd’hui, je suis en 4e technique à Liège, et Mentor s’occupe notamment de remplacer mon tuteur quand il est absent. C’est un cadre familial, ce sont un peu nos parents."
Atetu Mekoenal travaille depuis 20 ans dans l’ASBL. Selon elle, la visite de l’épouse Abe est très importante, car elle donne de la valeur à ces jeunes et peut constituer une véritable opportunité pour eux. "Je me souviens d’un jeune qu’on avait inscrit à un programme de l’Unicef en 2 000. Il était parti avec la reine Mathilde, princesse à l’époque, aux États-Unis. Maintenant il est cuisinier à la Cour."
Akie Abe partie, l’équipe de Mentor Escale et ses jeunes se réunissent autour d’un pique-nique, des étoiles encore plein les yeux.